Les Sauveteurs en Mer (SNSM) remercient le Forum Economique Breton pour l’opportunité qui leur est donnée cette année encore de se présenter aux décideurs et agents économiques de la Région Bretagne.
C’est important pour nous car au-delà d’être une association nationale reconnue d’utilité publique depuis plus de cinquante ans, chargée d’une mission de service public en métropole et outre-mer, la SNSM est avant tout ancrée localement sur le littoral. Et notamment sur les côtes de la Région Bretagne, région maritime par excellence, au travers de ses cinquante-deux stations, ses cinq centres de formations et d’interventions et des postes de plages armés par les centaines de nageurs sauveteurs qui viennent de finir la saison estivale de surveillance.
Cette réalité se retrouve également dans le financement de l’association. Bien qu’il repose à 70 pour cent sur des fonds privés, et donc en majorité sur le soutien de ses donateurs, qu’ils soient des particuliers ou des entreprises, les fonds publics sont aussi essentiels à son équilibre financier. Ainsi la SNSM reçoit 12 millions d’euros de l’État et les collectivités locales, Région et Départements, financent quant à elles cinquante pour cent des investissements en moyen nautiques des Sauveteurs en Mer en Bretagne, nous les remercions pour ce soutien essentiel.
Dans une station de sauvetage, sur le moyen nautique, qu’on soit chef d’entreprise ou caissière, enseignante ou marin pêcheur, amiral ou soignant, on est tous équipiers bénévoles, embarqués ensembles pour les exercices qui permettent de former l’équipage, aussi bien pour les diverses activités de services remplies par la SNSM que pour les interventions lorsque le CROSS déclenche la vedette parce que des vies humaines sont en danger en mer. Chaque Sauveteur en Mer bénévole pourra se former, s’amariner, en station par compagnonnage, lors de stages organisés régulièrement sur le littoral et au travers des formations nationales assurées aussi pour une large part par des formateurs bénévoles, et un ou une bénévole sans expérience maritime pourra devenir patron ou patronne de la vedette.
Alors qu’est-ce qui amène ces femmes et ces hommes à s’engager en tant que bénévole afin d’assurer ces missions ? Qu’est-ce qui motive les jeunes nageurs sauveteurs à consacrer plus de 300 heures à la formation leur permettant d’assurer la surveillance des plages l’été au bénéfice des pratiquants de la mer locaux comme touristes ? Qu’est ce qui entraine les équipages à terre, également bénévoles, à assurer le bon fonctionnement des stations, l’organisation et l’animation de toutes les fêtes qui cet été encore ont égayé nos littoraux pour faire de la prévention ou des démonstrations ? Qu’est-ce qui motive nos donateurs souhaitant souvent soutenir localement les Sauveteurs en Mer d’une structure locale, d’un littoral, d’un département auxquels ils sont attachés ? C’est un certain sens du collectif, de la solidarité et du vivre ensemble, l’envie de participer à la sécurité et à l’attractivité de nos côtes, le désir d’œuvrer au service des autres et de porter secours ou assistance. C’est une certaine vision de l’engagement.
Mais cet engagement de nos bénévoles pour qu’il soit efficace, et d’abord qu’il s’effectue en sécurité, nécessite qu’ils opèrent avec des moyens nautiques modernes et adaptés aux missions de sauvetage. Nous procédons actuellement à un renouvellement important de la flotte. Dans les semaines qui viennent les stations de l’Aber Wrac’h et de l’Ile Molène vont être dotées de navires de sauvetage neufs adaptés au sauvetage hauturiers, les NSH1. Nous travaillons également à une nouvelle génération de vedettes, développées en valorisant l’expérience des stations. La construction des vedettes de sauvetage côtier de 12 m, que nous nommons VSC1, destinées à la façade Atlantique a commencé au chantier Pors Moro de Pont l’Abbé. La première station bretonne à en recevoir une sera St Cast le Guildo. Nous espérons aussi pouvoir construire en Bretagne les nouvelles vedettes hauturières de 16 mètres (VSH2) et des vedettes légères dotées de moteurs hors-bord. Les investissements annuels, constructions neuves et modernisations – carénages à mi vie, de nos moyens nautiques s’élèvent à 20 millions d’Euros par an dont 3 millions pour la Bretagne. En 2025, cinq moyens nautiques neufs et trois modernisations carénages à mi vie sont programmés pour les stations de la région.
Le bon fonctionnement des stations nécessite également, avec des Sauveteurs en Mer de moins en moins issus du monde professionnel maritime, un énorme engagement en formation : cela représente un budget de 6 millions d’Euro par an. Au-delà des ressources bénévoles locales nous avons désormais dans chaque département breton des personnels salariés dédiés à la formation et au suivi des qualifications opérationnelles des bénévoles. Les équipements individuels enfin, sont également essentiels à la sécurité des équipages et à leur capacité à intervenir efficacement.
Est-ce que participer à son niveau, apporter sa petite pierre à un projet au service de tous, faire ensemble vivre une organisation, apolitique, aconfessionnelle, non militante, assurant à bas bruit un service dont chaque usager de la mer peut être amené un jour à vérifier le caractère indispensable lorsqu’il composera le 196 pour appeler les secours, pour lui-même, ses proches ou un inconnu qu’il voit en difficulté, n’est pas une route tracée vers le bonheur ? C’est l’engagement des Sauveteurs en Mer bénévoles, pourquoi pas le vôtre ?