Forum Economique Breton 2024

HERVÉ KERMARREC, PRÉSIDENT DU MEDEF BRETAGNE "Servir au mieux la Bretagne, sans distinction, sans discrimination territoriale."

Hervé Kermarrec, Président du MEDEF Bretagne
Le MEDEF Bretagne, qui réunit les 4 MEDEF départementaux bretons, ainsi que les 19 branches professionnelles régionales - et bien entendu ses 4 membres associés que sont la SNCF, EDF, ENEDIS et La Poste - est très attaché au principe d’égalité de traitement par les pouvoirs publics des quatre départements bretons. Le propos n’est pas ici de laisser sous-entendre que ce principe ne serait pas respecté. Nous sommes tous intimement convaincus que tant les représentants de l’Etat que ceux de la Région sont animés par l’ambition de servir au mieux la Bretagne, sans distinction, sans discrimination territoriale. Pour autant, chaque territoire a ses particularités, ses atouts : quand le Finistère possède une exposition maritime et éolienne exceptionnelle unique en France et en Europe, l’Ille-et-Vilaine profite pleinement de son statut de capitale régionale, de sa relative proximité avec Paris et de la LGV qui autorise un temps de trajet Paris - Rennes inférieur à 1h30. Cette situation appelle des politiques publiques correctives de la géographie (proximité avec Paris) permettant aux acteurs économiques du Finistère, du Morbihan et des Côtes d’Armor, de faire l’objet de politiques publiques adaptées et de nature à redonner de l’attractivité à leurs territoires. Les sujets ferroviaires et aériens sont souvent les plus cités avec notamment la capacité à rejoindre quotidiennement, depuis Lorient, au moins un hub international, et depuis Brest, toujours quotidiennement, un aéroport parisien. Pour autant, l’Ille-et-Vilaine, avec sa métropole rennaise, ne doit en rien être délaissée, dans la mesure où sa croissance potentielle, compte tenu de la nature des activités qui y sont développées (numérique, cyber, IA,…), compte de tenu de sa situation géographique, laisse augurer un fort développement économique qui profitera à toute la région. Certes, les moyens ne sont pas illimités et des choix doivent être faits mais ceux-ci doivent l’être selon des principes d’égalité de traitement, d’équité territoriale, en affectant les bonnes ressources en fonction des potentialités de croissance et d’un développement harmonieux, équilibré, de la Bretagne. 

 Autre sujet fondamental pour les entreprises françaises et donc bretonnes, l’égalité économique entre les entreprises de la Zone euro. La monnaie unique expose les entreprises qui produisent et vendent en euro à de très fortes distorsions de concurrence si les prélèvements obligatoires auxquels elles sont exposées sont très différents en taux et en assiette. Sur ce point les entreprises françaises sont pénalisées au-delà du raisonnable en consacrant 21,5 % de leur VA aux PO quand leurs concurrentes allemandes le sont à hauteur seulement de 11 %, soit 10,5 points de VA d’écart soit plus de 150 milliards de prélèvements supplémentaires payées par les entreprises françaises, la moitié en impôts de production (malgré les baisses intervenues ces dernières années), la moitié en cotisations sociales employeur ! Comment, dans une telle situation, ne pas s’étonner que la part des exportations françaises soit passée de 18 à 12 % des exportations de la Zone euro de 2002 à 2023 ? Une baisse d’un 1/3 ! Considérable ! Nous ne pouvons faire l’autruche face à une telle situation ! Il s’agit avant tout d’un sujet national qui suppose une réforme de la protection sociale et une réforme du mode de financement des dépenses publiques. La réindustrialisation de la France et de la Bretagne en dépend ! 

 Bon FEB 2024 à toutes et à tous !