Forum Economique Breton 2024

JULIEN CARMONA, PRÉSIDENT DU CRÉDIT MUTUEL ARKÉA ET DU CRÉDIT MUTUEL DE BRETAGNE « AU SERVICE DE L'IMPACT TERRITORIAL, LA BANQUE A VOCATION À PORTER UNE TRANSFORMATION DE NOS MODÈLES ÉCONOMIQUES »

Julien Carmona, président du Crédit Mutuel Arkéa et du Crédit Mutuel de Bretagne
Le Crédit Mutuel Arkéa est un partenaire fidèle du FEB : quel est le sens de cet engagement ? 

Pour nous, être l’un des partenaires majeurs de cette 4e édition du FEB était une évidence. Le Crédit Mutuel Arkéa est la seule banque née en Bretagne et dont le siège social se situe toujours près de Brest. Cet attachement profond à notre région de cœur se lit notamment au travers des multiples partenariats que nous tissons pour soutenir la vitalité de nos territoires et leur rayonnement. Du fait de sa taille intermédiaire et de son ancrage local, notre groupe joue un rôle moteur pour l’économie régionale. Il est donc tout naturel que le Crédit Mutuel Arkéa encourage et accompagne le FEB, et ce depuis sa création. Parce que ce Forum réunit toutes les forces vives de notre territoire – entreprises du secteur privé, acteurs publics et institutionnels, réseaux emblématiques du dynamisme de notre région – et qu’il a su s’imposer chaque année comme un jalon incontournable pour se rencontrer et nourrir nos réflexions sur l’avenir économique de la Bretagne. Être partenaire nous semble donc indispensable, d’autant plus que nous nous retrouvons tout à fait dans l’approche collaborative et collective de l'événement, en total alignement avec notre modèle : celui d’une banque coopérative, partenaire financier agile des transitions d'avenir, au service des territoires et de leurs acteurs. 

Quel est le rôle du secteur financier pour la réinvention de nos modèles

À mon sens, il est essentiel et même central. Dans un contexte où les entreprises sont de plus en plus attendues au tournant sur leur impact sociétal et environnemental, notre secteur, la finance, est au cœur du réacteur de cette transformation. Les banques soutiennent les entreprises, les investissements, les territoires, l’emploi, l’innovation : elles peuvent ainsi jouer un rôle prédominant pour répondre aux besoins des consommateurs-citoyens, financer l’adaptation au dérèglement climatique et porter une véritable transformation de nos modèles économiques. Bien sûr, tout ceci n’est possible qu’à condition de se réinventer pour favoriser une nouvelle approche par l’impact et le temps long. Cette réflexion, cela fait déjà quelques années que nous la menons au Crédit Mutuel Arkéa : première banque à se doter d’une raison d’être, en 2019, nous sommes devenus entreprise à mission en mai 2022. Pour nous, cela prend la forme d’un engagement concret et sincère : en accompagnant tous les acteurs de façon inclusive, en restant au plus près du terrain, nous sommes résolument mobilisés pour accompagner nos clients dans les grandes transitions environnementales et sociétales. 

En quoi l’échelle locale et régionale – de la Bretagne, en l’occurrence – vous paraît-elle pertinente ? 

On l’a dit, l’heure est aux transitions – écologiques, économiques, sociales. Sans oublier les chocs économiques et financiers. Et nous avons la conviction, au Crédit Mutuel Arkéa, que les territoires sont précisément l’échelon clé des transitions d’avenir dont notre époque a plus que jamais besoin. Ce n’est pas une abstraction : cela suppose, très concrètement, la présence, l’engagement, le développement, l’innovation d’acteurs économiques au cœur des territoires – en d’autres termes, un réancrage durable de l’économie au niveau local. S’il est vrai que la France demeure le haut lieu de la centralisation, un nouveau mouvement a commencé à s’enclencher. Les grandes entreprises se font les relais de la décentralisation, commencent à s’implanter et à se développer de plus en plus en région et découvrent le pouvoir du local – son potentiel d’innovation, d’attractivité, ses ressources naturelles et humaines. Cela est d’autant plus vrai en Bretagne, territoire particulièrement dynamique et singulier : une initiative comme le FEB le prouve à plus d’un titre !

Quels sont les outils d’une croissance régénératrice ? 

Je ne pense pas que la décroissance soit la solution, et elle ne serait pas socialement supportable. La croissance régénératrice, ou tout simplement durable, intégrant le paramètre essentiel de la finitude des ressources, est la seule voie. Encore faut-il la mesurer et la traduire en actes. En Bretagne et ailleurs, nous sommes particulièrement désireux de financer des projets de croissance durable. Au delà, pour apprécier objectivement la performance de notre modèle, nous permet de mesurer en euros les impacts extra-financiers de notre activité. Quelle est notre performance économique, sociale, environnementale ? Quelle valeur créons-nous pour nous-mêmes, mais aussi et surtout pour le monde qui nous entoure. C’est un virage stratégique, qui nous permet d’évaluer nos actions, d'éclairer nos décisions et d’identifier nos axes d’amélioration avec davantage de pertinence. J’ai la conviction que cette initiative en inspirera d’autres, afin que nous parvenions tous, chacun à notre échelle, à concevoir une croissance régénératrice.