Pourquoi est-il important pour vous qu’OMNES Education soit partenaire du FEB 2023 ?
Notre première participation au Forum Economique Breton l’année dernière a été très fructueuse. Nous inaugurons cette année notre nouveau campus à Rennes, il nous a semblé important et naturel d’être présents à ce rendez-vous de rentrée des acteurs économiques bretons pour cette édition.
Que vous évoque la thématique de cette année « Réinventer les modèles pour une croissance régénératrice » ?
C’est à mon sens une invitation à remettre en question nos modèles, nos modes de raisonnement, de fonctionnement, et nos biais lorsque cela est possible.
Nous faisons face à un environnement socioéconomique de plus en plus complexe, l’enjeu n’est plus simplement une croissance pour elle-même, comme ce qui a guidé l’économie au 19ème siècle. Il s’agit de concilier cette croissance avec une juste utilisation des ressources durables. Nous sommes tous collectivement concernés, aussi bien les acteurs publics que privés par cette transformation.
En tant qu’entreprise de la formation, nous nous l’appliquons aussi à nous-mêmes, à notre environnement et à nos équipes. Notre rôle est aussi de former les étudiants à ces enjeux, de les sensibiliser à ces questions et d’imaginer des solutions pour répondre ensemble aux défis que nous avons à relever. Le corps professoral intervient bien évidemment en support de cette action.
La croissance régénératrice est une croissance qui se doit d’être durable, à la fois pour les personnes, pour les biens, et pour les territoires.
Comment OMNES Education participe-t-il à la promotion de la croissance régénératrice et des transitions durables ? Quelle est la vision d'OMNES Education pour l'éducation en matière de développement durable et comment l'entreprise met-elle cette vision en pratique ?
Nous nous efforçons d’être acteurs de ces transitions en commençant par les implémenter dans nos campus. Nous allons ouvrir un bâtiment à Marseille en 2026 qui sera entièrement issu de l’économie circulaire : l’ensemble des matériaux nécessaires à sa construction provient de matériaux existants recyclés. Nous portons également d’autres initiatives afin que nos bâtiments soient moins énergivores par exemple.
C’est aussi un travail qui est axé sur la pédagogie, nous avons instauré l’année dernière avec le Groupe SOS un programme obligatoire progressivement pour l’ensemble de nos étudiants : lors de leur première année, ils doivent réaliser une mission d’intérêt social et environnemental avec les équipes du Groupe SOS, qui est la première entreprise de l’économie sociale et solidaire en Europe. L’objectif est de permettre à nos jeunes d’expérimenter concrètement, un projet en lien avec le développement durable. C’est un projet qu’ils choisissent, et qui leur tient donc à cœur. Ils sont accompagnés et notés là-dessus, parce que je pense qu’on ne peut pas simplement évoquer le fait que l’on veuille des managers durables, il faut aussi qu’ils aient la possibilité de le pratiquer quelle que soit leur discipline de formation et qu’ils soient évalués.
Derrière cela, au-delà de cette expérience très concrète et opérationnelle, nous travaillons sur l’ensemble de nos maquettes pédagogiques et contenus de cours afin de les faire évoluer vers la prise en compte du développement durable. La finance se doit d’être durable, le marketing aussi, le numérique également…
C’est un travail de fond et de long terme que nous menons car la transition prend du temps, mais ce sont des exemples (bâtiments, projets sociétaux, pédagogie…) qui illustrent la façon dont nous œuvrons sur cette dimension sociale et sociétale par exemple. Nous cherchons également à ce que l’ensemble de nos équipes soient partie prenante de cette évolution, car sans eux nous ne pouvons pas la mener à bien. Nous devons donc nous-mêmes être extrêmement attentifs à nos collaborateurs, à leurs conditions de travail, de façon à ce qu’ils soient eux-mêmes promoteurs de cette politique.
Le marché du travail est en pleine mutation, comment un groupe tel qu’OMNES Education s’adapte-t-il à ces bouleversements ?
Pour la première fois depuis une quarantaine d’années, nous commençons à percevoir la possibilité d’un marché du travail avec un chômage résiduel. Nous ne sommes plus très loin de cet objectif notamment pour les plus qualifiés, il nous semble en tout cas accessible, ce qui est une grande première pour beaucoup d’entre nous qui ont connu l’époque précédente et cela change fondamentalement l’équation.
Par ailleurs, la démographie est une variable économique extrêmement importante. Nous commençons à voir l’inflexion de la croissance démographique dans l’enseignement supérieur. C’est un élément clé car, même si le niveau d’obtention du bac reste très élevé (de l’ordre de 88%), cela signifie que nous allons entrer dans une zone de décroissance progressive du nombre d’étudiants nouvellement entrants dans l’enseignement supérieur. Donc, pour répondre aux besoins des entreprises compte tenu de cette baisse du volume d’étudiants (tous les besoins ne sont pas ceux de l’enseignement supérieur, mais ils le sont de plus en plus étant donné le positionnement de notre appareil de production), nous devons aller chercher des profils qui aujourd’hui n’ont pas accès à l’enseignement supérieur, sont déçus de ce dernier ou qui se reconvertissent et reprennent des études. Nous devons donc compenser ce besoin quantitatif et qualitatif par l’éducation de nouvelles populations vers les nouveaux métiers. C’est ce que cette nouvelle équation du marché du travail et ce besoin des entreprises d’avoir de nouvelles compétences en leur sein nous pose comme défi. C’est cette donne qui constitue la matrice de notre politique et qui nous oblige à nous adapter.
Comment concilier aux mieux les besoins des entreprises avec les attentes des jeunes diplômés ?
La formation est plus que jamais obligée d’adapter son modèle. Nous développons par exemple des solutions hybrides et territorialisées pour permettre aux jeunes étudiants de trouver des contrats d’apprentissage au sein d’entreprises de proximité, nous faisons évoluer les modalités d’apprentissage pour les adapter aux habitudes post-covid (visio-conférence, télétravail…) et aux attentes des étudiants, qui sont plus que jamais ancrés dans le digital tout en leur offrant une expérience sociale de campus. Nous travaillons par ailleurs en étroite collaboration avec les entreprises pour favoriser le matching : notre rôle est de s’assurer que les profils issus de nos rangs sont mis en adéquation directe avec les besoins spécifiques des entreprises.