Forum Economique Breton 2024

HERVÉ KERMARREC, PRÉSIDENT DU MEDEF DE BRETAGNE « UNE OCCASION PRIVILÉGIÉE POUR PROMOUVOIR LES POLITIQUES QU'IL CONVIENT DE METTRE EN ŒUVRE ET LES OPPORTUNITÉS A SAISIR PAR LES ENTREPRISES »

Le Medef Bretagne est présent au FEB depuis sa création : c’est un signe fort de soutien aux entreprises du territoire ?
Le MEDEF Bretagne représente, avec ses 4 MEDEF départementaux, ses 18 branches professionnelles représentant autant de secteurs d'activité, et ses 3 membres associés que sont la SNCF, EDF et ENEDIS, 20 000 entreprises employant plus de 300 000 salariés. Le MEDEF Bretagne, fort de ce puissant socle d'adhérents, promeut auprès des pouvoirs publics, auprès des décideurs, les attentes des entreprises bretonnes. C'est ainsi qu'il a rendu publiques "Nos Priorités pour la Bretagne", un document d'une centaine de pages présentant 125 propositions afin de rendre notre économie régionale plus performante, plus riche en emplois et moins émettrice de gaz à effet de serre. Notre participation active au Forum Économique Breton, avec un plus grand espace MEDEF Bretagne, la venue de Geoffroy Roux de Bézieux, Président du MEDEF et notre désormais traditionnel cocktail déjeunatoire destiné aux adhérents et partenaires du MEDEF Bretagne, montre tout l'intérêt et toute l'importance que nous accordons au Forum Économique Breton.

Une des missions du Medef est de se faire le relais des attentes économiques des entreprises vis-à-vis des pouvoirs publics, dont il est l’interlocuteur de référence. Ce que vous entendez au FEB, émanant d’entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, est-il de nature à peser sur les décisions gouvernementales ?
 Le FEB est un moment très important d'expression des chefs d'entreprise bretons quant à leurs attentes à l'égard de tout un ensemble d'acteurs, à commencer par les pouvoirs publics. Le FEB est pour nous, élus du MEDEF en Bretagne, qu'il s'agisse de nos présidents de MEDEF départementaux, de nos présidents de branches régionales, de nos représentants qui siègent dans de nombreux organismes et qui souvent les président, un moment d'écoute et de dialogue. Nous sommes extrêmement attentifs aux propos, aux idées, aux propositions exprimées par les uns et les autres à la faveur du FEB.

Une de vos missions est d’éclairer l’ensemble de votre écosystème sur les grandes transformations de l'économie. Lesquelles percevez-vous en cette année 2022 ?
 Nous vivons un monde en très forte mutation. Je pense que nous pouvons parler de mutations multiples. Tout d'abord nous entrons dans un monde d'inflation. Elle est désormais de 11 % sur les 12 derniers mois dans le monde et de 14 % dans les pays en développement. Cette inflation résulte de la politique monétaire engagée au cours des années 2010 par les banques centrales, de l'affectation de l'offre consécutive au COVID et aux confinements et enfin à l'invasion de l'Ukraine par la Russie dont on ne mesure pas encore la puissance du choc sur l'économie mondiale et sur nos démocraties occidentales pour ne parler que d'elles. Cette inflation va inévitablement conduire à une hausse des taux qui affectera les marges et la capacité des entreprises à investir, des consommateurs à consommer et peut-être encore plus grave pour nos économies, des États à financer leurs déficits et le renouvellement de leurs dettes. Dans ce contexte si difficile, les États, les entreprises et les ménages, doivent engager la réduction des émissions de gaz à effet de serre via des efforts sans précédents. Nous avons chiffré que les entreprises françaises devront engager de l'ordre de 500 milliards d'euros au cours des dix années à venir pour satisfaire la trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre à laquelle la France s'est engagée, soit 20 milliards pour les seules entreprises bretonnes, ceci sans que les entreprises puissent augmenter leurs prix de vente en conséquence. Ceci se fera alors que nombre d'États, à commencer par la France sont surendettés et qu'ils ne pourront engager les dépenses et investissements nécessaires pour atteindre les objectifs convenus. Nous avons cependant des atouts, notamment en Bretagne avec notre agriculture, notre agroalimentaire, nos centres de recherche et entreprises de pointe dans de nombreux secteurs, sans parler de nos ressources maritimes, etc. et, dans ce contexte, le FEB me semble être une occasion privilégiée pour promouvoir les politiques qu'il convient de mettre en œuvre et les opportunités à saisir par les entreprises.