Thomas Georgelin
Directeur Général du Centre Mondial de l’Innovation du Groupe Roullier
Expliquez-nous pourquoi le Groupe Roullier est partenaire historique du FEB ?
Implanté depuis plus de 65 ans à Saint-Malo, le Groupe Roullier porte une attention particulière à son ancrage territorial et à la vitalité économique, sociale et environnementale de la région. Le fait que le FEB se tienne à quelques encablures de notre siège historique renforce naturellement notre implication : nous avons à cœur de valoriser le dynamisme malouin et de rappeler combien nos racines locales nourrissent notre ambition globale.
De plus, notre participation au Forum Économique Breton s’inscrit dans une volonté de contribuer aux réflexions stratégiques sur l’avenir des filières agricoles et le rôle de notre territoire dans un contexte géopolitique instable, qui remet en question la souveraineté alimentaire et la sécurité des approvisionnements. Nous croyons fermement que la Bretagne peut et doit se positionner comme un fer de lance d’une agriculture souveraine, performante et durable. En tant qu’acteur engagé de cet écosystème régional, nous mettons notre expertise et notre capacité d’innovation au service de cet objectif stratégique.
C’est ces réflexions qui seront au centre de votre intervention au FEB le 11 septembre ?
Tout à fait, la dépendance de l’agriculture européenne à des matières premières importées rend le secteur des fertilisants particulièrement vulnérable aux tensions internationales. D’où le thème de notre plénière : « Innovation et souveraineté agricole : quels scénarios pour les fertilisants dans le contexte géopolitique actuel ? ». Face à la volatilité des marchés et aux crises géopolitiques, la valorisation des ressources locales comme source d’innovation se révèle être une réponse concrète. C’est l’objet de travaux de recherches que nous menons au sein de notre Centre Mondial de l’Innovation du Groupe Roullier. Biostimulants, additifs agronomiques, valorisation de biotechnologies locales : ces solutions permettent de réduire la dépendance aux ressources importées tout en améliorant la performance agricole. Nous explorons des alternatives locales avec un double enjeu : renforcer la résilience des filières agricoles et faire émerger un véritable pacte territorial autour des ressources locales.
L’innovation serait donc un gage de souveraineté et de résilience face aux bouleversements géopolitiques actuels ?
Il s’agit de savoir comment et à quelles conditions elle peut l’être. Voilà tout l’objet des échanges de cette plénière que je partagerai avec Arthur Portier, Consultant Argus Media & agriculteur, et Guy Richard, Directeur de l'expertise scientifique collective, de la prospective et des études à l’INRAE. La souveraineté agricole ne se décrète pas : elle se construit à la croisée de l’innovation et de l’adaptation des pratiques agricoles.


