Laurent Saint-Martin : La rentrée 2024 se caractérise par une attitude prudente de la part des entreprises françaises. Les investisseurs et les chefs d'entreprise préfèrent la stabilité, et beaucoup attendent de connaître la future politique économique du gouvernement. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que nous allons vers une récession. C'est aussi une opportunité pour repenser nos priorités business : en période d'incertitude, c’est le bon moment pour se tourner vers l'export et élargir nos horizons à l'international. Les entreprises bretonnes partagent cet état d'esprit, en ligne avec la tendance nationale. 

Laurent Saint-Martin : Elles ont moins le réflexe de l’export que certains de nos voisins comme l’Allemagne. Mais il est vrai qu’une transformation est à l’œuvre en ce moment. Si des secteurs comme les cosmétiques, les spiritueux et l’aéronautique ont compris depuis longtemps l’importance de l’export, certains secteurs doivent encore se rendre compte que se tourner vers l’international est une chance. Et c’est là que Business France et la Team France Export (ndlr : Business France, les CCI, Bpifrance, les services de l’État et les régions) rentrent en jeu. Nous visons en particulier les PME et TPE qui se sont moins emparées de l’export que les très grands groupes français. 

Laurent Saint-Martin : Pour cette rentrée, Business France poursuit activement le déploiement du plan « Osez l’export »,- qui fête son 1er anniversaire - pour permettre aux entreprises françaises de défricher ce qui se fait sur le métier en participant à des grands salons internationaux, en allant sur des marketplaces, en promouvant le volontariat international pour les entreprises, en proposant des missions collectives de rencontres à l’étranger. Nous sommes toujours dans la dynamique de France 2030 avec la volonté de faire venir des acheteurs internationaux en France (ndlr : plan d’investissement qui doit permettre de rattraper le retard industriel français). Il y a toute une palette d’outils qui existe pour que les entreprises se lancent et réussissent à l’international. Il n’y a plus de bonne excuse pour ne pas y aller. Bien sûr, que c’est difficile, bien sûr qu’il y a des risques, bien sûr qu’on ne réussit pas toujours. Mais ils doivent se saisir de tous les accompagnements publics qui existent avec Business France et la Team France export, c’est une boîte à outils incroyable. 

Laurent Saint-Martin : L'attractivité est notre deuxième mission. Un tiers des exportations dépendent des investissements étrangers. Nous sommes dans une phase de réindustrialisation et nous avons besoin de ces investissements venus de l’international. L'an dernier, la Bretagne a accueilli 44 projets d'investissement étrangers, ce qui représente plus de 1 000 emplois créés ou maintenus grâce à cela. La Bretagne est un territoire qui attire, mais il faut continuer à travailler en renforçant le foncier disponible en collaboration avec d'autres acteurs publics, comme la Banque des Territoires, RTE et France Travail. La France est leader en Europe depuis 5 ans sur les investissements étrangers. Pour le rester, il faut redoubler d’efforts et de prospection. Il faut se féliciter des succès sur le regain d’attractivité et la réindustrialisation et l’inscrire dans l’avenir. 

Laurent Saint-Martin : Le FEB est un rendez-vous incontournable chaque année. C’est un très beau rassemblement d'entreprises dans un territoire et une région qui placent l’entrepreneuriat au cœur de leurs dynamiques. Les contenus sont toujours de grande qualité, et je garde un très bon souvenir de la dernière édition. Pour moi, c’une étape clé et inévitable dans le tour de France et des régions. Le FEB est un événement important, c’est pourquoi Business France s'y engage davantage cette année avec un stand pour rencontrer les gens et mieux les accompagner.