Biotech Santé Bretagne pilote la communauté agro-agri du Forum économique breton pour cette 3e édition: pourquoi cette priorité ?
L’activité de Biotech Santé Bretagne s’articule autour de deux filières : les biotechnologies et la santé. Nous couvrons un éventail large d’entreprises, sur les marchés de l’éco-industrie, de l’agro-industrie, de l’alimentaire, de la cosmétique, de la biotech/pharma, de la technologie médicale et de la e-santé. Ce rôle de pilotage de la communauté agro-agri correspond bien à notre conception du travail en réseau : une dynamique collective, qui favorise les liens entre les différentes filières. Nous sommes convaincus que fédérer les initiatives est un levier essentiel pour accélérer les transitions et mesurer les impacts économiques du changement. Dans ce contexte, il nous a semblé complètement naturel d’inviter nos partenaires au quotidien à nous rejoindre pour cet événement : ACT food Bretagne (l’Alliance des Centres Techniques des filières agri-agro), l’association des entreprises agroalimentaires bretonnes (ABEA) et Bretagne Développement Innovation (BDI).
Vous êtes très implanté sur le territoire breton. Pourquoi la Bretagne en particulier?
Tout simplement parce que la Bretagne est un vivier exceptionnel : c’est notre raison d’être. Nous sommes un centre d’innovation technologique au service des entreprises du territoire breton. Il y a, dans cette région, énormément d’entrepreneurs innovants dans de nombreux domaines. Nous avons la chance de bénéficier du soutien historique de la Région et des collectivités qui nous permet, depuis nos débuts, de partager les expertises du centre pour fédérer l’innovation et le développement économique breton.
En quoi le développement des PME bretonnes est-il un levier essentiel dans la transformation du territoire?
J’ai coutume de dire que les PME sont à l’économie ce que les fibres nerveuses et musculaires sont au corps humain : elles incarnent l’agilité et l’ancrage dans les territoires, irriguent la création d’emploi et la ressource économique locale. 80% de nos contacts sont des PME ; elles sont un pivot déterminant pour la transition, dans une perspective accrue de souveraineté alimentaire. Elles ont besoin de pouvoir affirmer davantage leur savoir-faire, et leur contribution à l’équilibre de la région. On oublie trop souvent à quel point un agriculteur est un pionnier: il doit se réinventer en permanence, soumis aux aléas climatiques, aux évolutions réglementaires ou aux tendances de consommation en perpétuelle mutation. Les PME du secteur agro-agri sont innovantes, par définition, et nous sommes là pour développer leurs potentiels. La nature de notre accompagnement est multiple : de la simple écoute à l’ingénierie de projet en passant par l’accompagnement à l’international, nous proposons tous les services nécessaires au développement d’un projet innovant. Nous pouvons les aiguiller vers des acteurs ou entreprises susceptibles de les aider à atteindre leurs objectifs ou leur faire découvrir des opportunités dans notre réseau. En 2021, nous avons accompagné plus de 500 PME dans leur volonté de transformation.
Quelles sont les opportunités économiques pour les entreprises de la filière agro-agri qui s’engageront dans l’innovation et le transfert de technologies, afin de faire rayonner le savoir-faire du territoire?
Les entreprises bretonnes ont la particularité d’être très toniques et complémentaires. Face aux enjeux de la transition, notamment digitale, certaines sont hésitantes avant de passer à l’acte alors que d’autres auraient tendance à se lancer sans avoir forcément toutes les clés de la transformation. Une caractéristique essentielle de la filière : elle dépend du vivant, de la terre, de la mer et de l’animal, c’est une source d’inspiration pour innover mais aussi une contrainte car le vivant est en évolution. D’autres facteurs externes, comme la guerre en Ukraine, sont de terribles rappels de l’impact de la géopolitique sur leur activité du quotidien : c’est toute la chaîne de production qui est bouleversée, avec la question cruciale des approvisionnements. L’urgence est de trouver de nouvelles ressources et il est clair qu’en Bretagne, comme partout ailleurs dans le monde, seuls les plus agiles passeront le cap, en développant des marchés alternatifs, qui rayonneront au-delà du territoire breton.
Vous avez un message spécifique pour elles?
Biotech Santé Bretagne s’est engagé dans l’aventure du Forum économique breton pour dire aux entreprises qu’il faut se montrer, échanger, afficher sa fierté. C’est l’endroit où les PME doivent partager leur savoir-faire avec les plus grandes entreprises, qui ont besoin d’elles pour que, collectivement, tout le tissu économique breton puisse répondre aux enjeux d’avenir. L’image de la filière agri-agro est souvent injustement écornée. Il faut profiter du FEB, qui est un vrai bol d’iode économique, pour rétablir une vérité : celle de la solidarité, des talents et de l’innovation d’un réseau de PME qui peut être fier de ce qu’il apporte à la France et à ses habitants.