En quoi et comment l’agroalimentaire breton peut-il être une locomotive de la relance ?
Il peut en effet être une locomotive en ce sens que le secteur emploie en Bretagne 72 000 salariés et que l’agroalimentaire breton est le premier en France. Nous sommes donc une locomotive à deux niveaux. Breton tout d’abord puisque le secteur agroalimentaire irrigue économiquement et socialement tout le territoire. Il est partout présent en Bretagne, spécialement en périphérie des villes moyennes et il s’adresse à tous en termes de main d’œuvre. Nationalement, ensuite, puisque notre modèle agroalimentaire et agricole nourrit 1 Français sur 3. C’est une chance et une responsabilité unique. C’est aussi un défi quotidien que nous relevons pour nous adapter aux nouvelles attentes des consommateurs en termes de production, et aux nouvelles demandes en termes de produits. Avec nos entreprises familiales, nos coopératives, nous avons en même temps et en un même lieu, notre territoire, les sites de production et les centres de décision. Cela permet de s’adapter vite, de prendre les décisions au plus près du terrain et d’en mesurer l’impact... D’être locomotive -là encore- sur les transitions à mener.
Quels sont les principaux chantiers à adresser pour continuer d’avancer ?
Un chantier principal s’impose, et il s’impose maintenant : celui de l’attractivité du secteur au sens large, de l’attractivité et de la diversité de ses métiers. Nous avons besoin de monde, de main d’œuvre, et notre secteur qui se digitalise le fait au service de l’humain. Il y a une tension conjoncturelle que nous devons gérer puisque -et tant mieux là encore- certains secteurs géographiques de la Bretagne sont en situation de plein emploi. C’est à nous de mieux montrer ce que l’on fait, de mieux valoriser nos produits et nos pratiques, de mieux valoriser nos engagements dans la transition. Il nous faut dire la variété des profils d’emploi que le secteur propose (cadres, opérationnels, ouvriers…), il nous faut dire son rôle essentiel dans la vie locale et l’équilibre de nos territoires. Il nous faut parler d’une seule voix sur les opportunités de notre filière. Une filière largement plébiscitée pendant la période Covid, où elle n’a jamais cessé de produire pour nourrir le territoire et le pays !
« Tous à la relance ! », pour votre secteur, cela passe donc par l’engagement dans la transition du modèle ?
Nous avons eu la chance de ne pas stopper nos investissements dans le modèle de demain. La transition environnementale c’est forcément, entre autres, mieux gérer l’eau et mieux gérer l’énergie. Ce sont des dossiers structurants qui orientent nos réflexions, nos pratiques, nos innovations. Cela nous permet de transformer une contrainte en opportunité pour trouver de nouvelles solutions, de nouvelles techniques, de nouveaux métiers et donc de nouveaux profils qui créent de nouveaux emplois. Tout est lié. A l’ABEA nous animons des groupes de travail où ceux qui sont en pointe sur ces sujets partagent leurs idées et leurs pratiques pour embarquer ceux qui ne le sont pas encore. C’est vertueux pour la filière et ses acteurs, pour notre économie et notre environnement. Le temps presse !