Le Pôle mer Bretagne Atlantique est partenaire du FEB pour cette nouvelle édition 2022 : pourquoi cette présence ?
Les activités et l’expertise du Pôle Mer se situent au carrefour des principaux enjeux du maritime et nous pensons qu’il est primordial de représenter l’ensemble de notre écosystème dans un événement qui se veut structurant pour l’économie en Bretagne. Nous étions déjà partenaires l’année dernière et l’espace dédié à l’économie de la mer a donné lieu à des échanges riches pour nos adhérents présents notamment sur ce que sera la Bretagne maritime de demain. Pour un catalyseur de l’innovation comme le Pôle Mer Bretagne Atlantique, le FEB est un formidable outil d’accélération par la mise en relation des entreprises et l'échange d’idées entre différents secteurs. C’est aussi l’occasion de présenter toute la diversité de l’économie maritime et de mettre en avant les nombreux sujets d’innovation sur lesquels nous travaillons : l’océan profond, la sécurité maritime, les énergies marines renouvelables, les applications satellitaires, le développement portuaire, les plateformes offshore multimodales, l’alimentation aquacole, la banque de données biologiques… les sujets ne manquent pas et chaque année, nos membres ont de nouveaux projets à faire connaître.
Justement, vous êtes très actif sur la question des fonds marins. Comment vous inscrivez-vous par rapport à l’objectif « Grands Fonds marins » de France 2030 et la stratégie de maîtrise des fonds marins du ministère des armées ?
Le sujet des fonds marins est dans notre feuille de route depuis 2013. D’une part, nous soutenons les actions des entreprises innovantes dans l’exploration des ressources grands fonds depuis de nombreuses années, notamment via la labellisation de projets innovants dans ce domaine, et via des études et des tests de briques innovantes visant à mieux explorer les fonds marins. Cela implique des projets de robotisation, de conception de services téléopérés d’inspections et d’opérations sous-marines ou encore de la supervision à distance de véhicules autonomes adaptés à ces conditions extrêmes. Nous soutenons également les besoins de l’État via la cartographie d’entreprises et d’expertise sur les technologies en développement.
Un autre de vos sujets majeurs est le cybermaritime : pourquoi et pour qui ?
L’informatique et les réseaux de communication sont désormais omniprésents sur les navires et dans les ports, qui sont, de fait, susceptibles d’être la cible de nouvelles formes de menaces et de piratages. La piraterie informatique et les cyber-attaques ne relèvent pas de la science-fiction, mais bien de la réalité quotidienne des opérateurs maritimes. Notre rôle consiste à sensibiliser l’ensemble de l’écosystème à ces nouvelles attaques mais aussi à aider à l’émergence de solutions innovantes pour parer aux attaques. Nous sommes en outre l’un des membres fondateurs de France Cyber Maritime qui depuis 2020 structure et organise l’écosystème de cybersécurité maritime.
Vous êtes également pionnier dans le registre plus global de la transition écologique : pouvez-vous nous dire quels sont vos moyens d’action ?
Nombre des innovations labellisées par le Pôle Mer sont porteuses de progrès en matière de transition écologique, qu’il s’agisse d’innovations en matière de sobriété énergétique ou du développement des énergies renouvelables. Dans le maritime comme dans beaucoup d’autres industries, nos besoins d’innovation sont guidés par le défi collectif d’atteindre nos objectifs en matière de réduction d’émissions de gaz à effets de serre. La décarbonation du transport est devenue une vraie priorité. Cela passe aussi bien par le développement de la propulsion - électrique, GNL, hydrogène ou vélique ou encore l’écoconception des navires.
Depuis de nombreuses années le pôle a mis la transition écologique au cœur de sa stratégie et l’ensemble des projets que nous labellisons sont étudiés sous le prisme de leur durabilité et de leur respect vis-à-vis des objectifs environnementaux de la France. Le Pôle Mer ne pourra pas soutenir un projet qui ne respecterait pas ces objectifs de transition écologique quand bien même il présenterait un caractère innovant.
Enfin, pour Le Pôle Mer Bretagne Atlantique, en quoi l’innovation collaborative est-elle une opportunité à l’échelle des territoires ?
L’innovation collaborative permet de créer de nouvelles postures pour mobiliser l’intelligence collective à l’échelle des territoires. C’est une véritable opportunité car elle permet de renforcer les liens intersectoriels en région et de créer des ponts entre les entreprises et les laboratoires de recherche du territoire. En encourageant ces interactions, les territoires se placent dans une dynamique positive qui permet de faire émerger de nouvelles filières. Je prends pour exemple la filière de la propulsion vélique qui se structure actuellement en Bretagne et qui est justement le fruit de multiples procédés d’innovation collaborative ayant vu le jour ces dernières années.