Forum Economique Breton 2024

HUGUES MEILI - CO-FONDATEUR, PRÉSIDENT NIJI  "L’entreprise est un lieu de diversité, de rencontres inédites, de transposition des ambitions et des talents individuels en succès collectifs"

Hugues Meili, co-fondateur et Président de Niji;
Cette année Niji est encore partenaire du Forum Économique Breton, pourquoi c’est important pour vous d’être présent à cet événement ? 
Hugues Meili : Nous revendiquons notre ancrage en Bretagne et sommes en même temps en interaction permanente avec de nombreux grands groupes nationaux issus de secteurs économiques très différents. Le FEB est ce carrefour d’échange entre le monde socio-économique breton et l’économie nationale et il nous a dès de début paru intéressant d’en être. Nous aimons par ailleurs agir dans la continuité et ayant été partenaires du FEB dès sa 1ère édition en 2020, nous sommes fiers et heureux d’en accompagner la 5ème en 2024. Le format nous plaît, nous y avons trouvé notre bonheur, sans jeu de mot avec la thématique de cette année, et nous avons à ce stade inscrit le FEB à notre programmation évènementielle annuelle. 

Le thème de cette édition 2024 est « Il est où le bonheur », qu’est-ce que cela vous inspire ? 
Hugues Meili : J’y retrouve le besoin de se questionner sur des éléments fondamentaux et essentiels de nos vies personnelles et professionnelles, à l’heure où quelques soient les horizons, les perspectives apparaissent bien sombres … l’opportunité de réenchanter sans doute aussi ce que le monde de l’entreprise peut avoir d’apaisant et valoriser les dynamiques socio-économiques à l’échelle des territoires comme des éléments d’épanouissement de chacune et de chacun. 

L’entreprise peut-elle être un lieu où l’on est heureux ? 
 Hugues Meili : Je le crois fondamentalement, l’entreprise est un lieu de diversité, de rencontres inédites, de transposition des ambitions et des talents individuels en succès collectifs, lieu de vie bien équipé, souvent même mieux que les domiciles individuels de ses salariés. On y partage les joies – et parfois les peines – des uns et des autres et l’entreprise n’est finalement qu’une instanciation finie du monde dans son infini ; si l’on pense pouvoir être heureux dans le monde, ce qui constitue probablement la première motivation à en être, alors il n’y pas de raison de ne pas projeter cette espérance à l’échelle de l’entreprise.  

Le rôle de l’entreprise ces dernières années a-t-il changé ? L’entreprise a-t-elle une responsabilité sociale ? 
 Hugues Meili : L’entreprise est un lieu d’échange, de confrontation d’idées, de construction collective, sa responsabilité sociale est évidente mais elle ne doit pas se substituer aux cadres personnels que peuvent constituer l’école, la famille ou encore les formats associatifs culturels ou sportifs, mais elle les complète harmonieusement. A la fois le monde est devenu plus violent dans ses inégalités et les extrêmes de ses courants de pensée, et l’entreprise peut apparaître comme un îlot protecteur de cette violence, et en même temps la quête croissante de liberté spatiale et temporelle des individus, les en éloigne potentiellement de plus en plus, allant jusqu’à développer l’idée qu’elle puisse être inhibante voire emprisonnante. 

Nous sommes dans une période où les innovations technologiques sont en train de rebattre les cartes et ce n’est pas la première fois (arrivée d’internet, etc.). Comment va-t-on travailler demain ? Hugues Meili : La prolifération de la donnée qu’entraînent l’accélération de la société de l’information et le développement d’un monde de plus en plus connecté, combinée aux progrès remarquables réalisés en matière de puissance de calcul et de modèles mathématiques complexes, nous projette dans l’univers de l’intelligence artificielle que je préfère appeler intelligence augmentée ; des métiers vont disparaître, d’autres vont se transformer profondément et de nouveaux vont apparaître, le numérique devenant encore plus structurant du fonctionnement de l’entreprise, de ses salariés et de ses machines, de la relation entre ces deux derniers aussi. Je crois de façon plus générale en une forme d’hybridation entre le cerveau de l’humain et le remarquable potentiel des technologies de l’information et de la communication. 

Quel message avez-vous envie de faire passer aux dirigeants, partenaires et acteurs du territoire qui nous lisent ? 
Hugues Meili : De ne pas avoir peur, de redoubler d’ouverture sur le monde et de curiosité pour le numérique et ses applications, d’oser inventer de nouvelles solutions à des problématiques mouvantes et d’entreprendre au sein même de leurs entreprises, pour en réinventer progressivement la mission et la proposition de valeur … de redoubler aussi d’acuité quant à ce que les choses sont et ce qu’elles ne sont pas, de faire preuve d’agilité et de bien intégrer que ce qui leur apparaît anormal pourrait bien être la normale.