On ne peut satisfaire tous les besoins humains par le numérique et l’IA. Les populations devront se nourrir, se vêtir, se loger, se déplacer, etc. Les seules économies du numérique et de l’IA ne pourront à elles seules y pourvoir. L’économie de production perdurera tout en se réinventant pour consommer toujours moins de matières, de ressources, d’énergies, notamment décarbonées.
Dans ce contexte, se pose la question de l’acceptabilité de projets industriels ou d’équipements publics (aéroport de Notre Dame des Landes) qui n’ont pas pu être réalisées faute d'acceptation d'une partie de la population. Pour le Medef, la Bretagne ne peut pas continuer dans cette voie. Si elle le faisait, elle s’orienterait dans la voie de la décroissance, la voie de l’économie résidentielle, la voie d’une société stagnante se reposant sur ses acquis, et in fine d’appauvrissement généralisé.
À l’inverse, nous considérons que la Bretagne doit poursuivre dans la voie de l’innovation, de la connaissance scientifique et des déclinaisons technologiques tout en favorisant l’entrepreneuriat et l’accès aux capitaux. Tout ceci doit être assumé et défendu sur la place publique, dans les médias. Sur ce point, les responsables politiques mais aussi les chefs d’entreprises, les présidentes et présidents des organisations les représentant, doivent prendre la parole, s’exprimer, pour bien expliquer à nos concitoyens que :
- la décroissance n’est pas la solution et qu’elle nous conduirait au chaos économique, social et démocratique et que ce n’est pas leur intérêt, on ne peut pas décroitre seul sinon en s’enfermant dans l’autarcie (aucun pays ne l’envisage aujourd’hui).
La décroissance ne pourrait conduire qu'à une chute incontrôlable du niveau de vie de l'humanité. Nous devons donc nous orienter vers une croissance raisonnée et soutenable
- la croissance de demain sera différente de celle d’hier car plus sobre, plus économe en ressources, plus circulaire, moins carbonée - les projets devront être assumés, défendus, expliqués dans les médias, devant la population, faisant de facto des chefs d’entreprise et de leurs proches collaborateurs, des communicants actifs et éclairés.
Si cette exposition n’est pas celle voulue par les dirigeants, le plus souvent enclins à la discrétion, ceux-ci devront changer leur approche et considérer que tout projet significatif nécessitera pédagogie et prises de parole dans les médias et dans les réunions organisées avec les citoyens et les opposants.